Les applications

Pour débuter : Injective, surjective et bijective - Exercice 2

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Voici un premier exercice, constitué de question classiques (donc pédagogiques), pour s'habituer à ces nouvelles notions.
Question 1

Soit ii le nombre complexe tel que i2=1i^2 = -1. Etablir l'injectivité de l'application a:{RCxy=a(x)=x+ix2a : \left\lbrace \begin{array}{rcl} \mathbb{R} & \longrightarrow & \mathbb{C} \\ x & \longmapsto & y = a(x) = x + i x^2 \\ \end{array} \right.

Correction
Soit x1x_1 et x2x_2 deux nombre réels. On a :
(a(x1)=a(x2))(x1+ix12=x2+ix22)\big( a(x_1) = a(x_2) \big) \Longrightarrow \big( x_1 + i x_1^2 = x_2 + i x_2^2 \big)
Or, deux nombres complexes sont égaux si et seulement s'ils ont la même partie réelle et même partie imaginaire. Donc, on a :
(x1+ix12=x2+ix22)((x1=x2)(x12=x22))\big( x_1 + i x_1^2 = x_2 + i x_2^2 \big) \Longrightarrow \big( (x_1 = x_2) \wedge (x_1^2 = x_2^2) \big)
De fait, cela implique que :
x1=x2x_1 = x_2
Finalement :
Lapplicationproposeˊeestinjective{\color{red}{\boxed{\bf{L'application \,\, proposée \,\, est \,\, injective}}}}
Question 2

Soit JJ un intervalle inclus dans R\mathbb{R}. On considère l'application ss suivante :
s:{RJRxy=s(x)=x2+2x1s : \left\lbrace \begin{array}{rcl} \mathbb{R} & \longrightarrow & J \subset \mathbb{R}\\ x & \longmapsto & y = s(x) = x^2 + 2x - 1 \\ \end{array} \right.
Déterminer le plus grand intervalle JJ qui rend ss surjective.

Correction
L'expression s(x)=x2+2x1s(x) = x^2 + 2x - 1 représente un polynôme de degré 22. En ce sens ss est continue. Comme le nombre présent devant le terme x2x^2 es 1>01>0, cela signifie que ss est convexe. De fait le graphe représentatif de ss présente un minimum en x=mRx = m \in \mathbb{R}, tel que la dérivée première ss' y soit nulle. Donc :
s(m)=0(2x+2)x=m=02m+2=02m=2m=22m=1s'(m) = 0 \,\, \Longleftrightarrow \,\, \big( 2x+2 \big)_{x = m} = 0 \,\, \Longleftrightarrow \,\, 2m+2 = 0 \,\, \Longleftrightarrow \,\, 2m = -2 \,\, \Longleftrightarrow \,\, m = -\dfrac{2}{2} \,\, \Longleftrightarrow \,\, m = -1
Le minimum vaut alors s(m)s(m), avec :
s(m)=m2+2m1=(1)2+2×(1)1=121=2s(m) = m^2 + 2m - 1 = (-1)^2 +2\times (-1) - 1 = 1 - 2 - 1 = -2
Puis, on a :
limx±s(x)=limx±(x2+2x1)=limx±(x2)=+\lim_{x \longrightarrow \pm \infty} s(x) = \lim_{x \longrightarrow \pm \infty} \big( x^2 + 2x - 1 \big) = \lim_{x \longrightarrow \pm \infty} \big( x^2 \big) = + \infty
Donc ceci nous permet d'affirmer que dans l'intervalle [2;+[[-2 \,;\, + \infty[, chaque élément yy admet, au moins, un antécédent xRx \in \mathbb{R}. En effet, on constate bien ceci graphiquement :
Ce qui nous permet de conclure que l'intervalle JJ recherché est donné par :
J=[2;+[{\color{red}{\boxed{J = [-2 \,;\, + \infty[}}}
Question 3

Soit zz un nombre complexe. Démontrer que l'application s:{C[0;2π[zy=s(z)=arg(z)s : \left\lbrace \begin{array}{rcl} \mathbb{C} & \longrightarrow & [0 \,;\, 2\pi[ \\ z & \longmapsto & y = s(z) = \arg(z) \\ \end{array} \right. est surjective.

Correction
Soit iCi \in \mathbb{C} tel que i2=1i^2 = -1.
Soit y[0;2π[y \in [0 \,;\, 2\pi[. Si on pose z=eiyz = e^{iy} alors arg(z)=y\arg(z) = y.
Ainsi, à chaque image y=s(z)=arg(z)[0;2π[y = s(z) = \arg(z) \in [0 \,;\, 2\pi[ il est toujours possible de trouver un antécédant zCz \in \mathbb{C} car il suffit de choisir z=eiyCz = e^{iy} \in \mathbb{C}.
Finalement :
Lapplicationproposeˊeestsurjective{\color{red}{\boxed{\bf{L'application \,\, proposée \,\, est \,\, surjective}}}}
Question 4

Démontrer que l'application b:{R{1}R{1}xy=b(x)=x1+xb : \left\lbrace \begin{array}{rcl} \mathbb{R} \setminus \{-1\} & \longrightarrow & \mathbb{R} \setminus \{1\} \\ x & \longmapsto & y = b(x) = \dfrac{x}{1+x} \\ \end{array} \right. est une bijection.

Correction
Nous allons vérifier l'assertion qui sert de définition à une bijection, à savoir :
yR{1},!xR{1},y=b(x)\forall y \in \mathbb{R} \setminus \{1\}, \,\, \exist \,! \,x \in \mathbb{R} \setminus \{-1\}, \,\, y = b(x)
Pour faire ceci, commençons par choisir un un réel quelconque yy. On a alors :
1y=1x1+x=1+x1+xx1+x=1+xx1+x=11+x1 - y = 1 - \dfrac{x}{1+x} = \dfrac{1 + x}{1+x} - \dfrac{x}{1+x} = \dfrac{1+x-x}{1+x} = \dfrac{1}{1+x}
Donc, en multipliant par xx, on obtient :
x(1y)=x1+xx(1-y) = \dfrac{x}{1+x}
Soit encore :
x(1y)=yx(1-y) = y
On a donc montrer que pour yRy \in \mathbb{R}, on a :
(y=x1+x)(x(1y)=y)\left( y = \dfrac{x}{1+x} \right) \Longleftrightarrow \big( x(1-y) = y \big)
On constate alors que :
\,\, \bullet \,\, si y=1y = 1 alors l'assertion de droite (x(1y)=y)\big( x(1-y) = y \big) est fausse car 010 \neq 1 ;
\,\, \bullet \bullet \,\, si y1y \neq 1 alors l'assertion de droite (x(1y)=y)\big( x(1-y) = y \big) est équivalente à x=y1yx = \dfrac{y}{1-y}.
Autrement dit, si l'image réelle y=b(x)1y =b(x) \neq 1 alors il existe ununique{\color{red}{\bf{un \,\, unique}}} antécédent réel xx qui vaut x=y1yx = \dfrac{y}{1-y}.
Ainsi, on a bien démontré que :
yR{1},!xR{1},y=b(x)\forall y \in \mathbb{R} \setminus \{1\}, \,\, \exist \,! \,x \in \mathbb{R} \setminus \{-1\}, \,\, y = b(x)
Finalement :
Lapplicationproposeˊeestunebijection{\color{red}{\boxed{\bf{L'application \,\, proposée \,\, est \,\, une \,\, bijection}}}}
On vérifie graphiquement ceci :
Question 5

L'application f:{RRxy=f(x)=x2f : \left\lbrace \begin{array}{rcl} \mathbb{R} & \longrightarrow & \mathbb{R} \\ x & \longmapsto & y = f(x) = x^2 \\ \end{array} \right. est-elle une injection ? Justifier clairement.

Correction
Soit x1x_1 et x2x_2 deux nombre réels. On a :
(f(x1)=f(x2))(x12=x22)(x1=±x2)\big( f(x_1) = f(x_2) \big) \Longrightarrow \big( x_1^2 = x_2^2 \big) \Longrightarrow \big( x_1 = \pm x_2 \big)
On constate qu'il est possible d'avoir x1=x2x_1 = - x_2, c'est-à-dire que x1x2x_1 \neq x_2.
Finalement :
Lapplicationproposeˊenestpasuneinjection{\color{red}{\boxed{\bf{L'application \,\, proposée \,\, n'est \,\, pas \,\, une \,\, injection}}}}
En effet, on vérifie facilement que f(2)=f(2)=4f\left(-2\right)=f\left(2\right)=4 . Il en résulte donc que ff n'est pas injective .
Question 6

L'application f:{RRxy=f(x)=x2f : \left\lbrace \begin{array}{rcl} \mathbb{R} & \longrightarrow & \mathbb{R} \\ x & \longmapsto & y = f(x) = x^2 \\ \end{array} \right. est-elle une surjection ? Justifier clairement.

Correction
D'après la définition de l'application ff, on a yRy \in \mathbb{R}. On constate que l'image y=1y = -1 n'admet pas d'antécédent par l'application ff.
En effet, graphiquement on vérifie ceci :
Finalement :
Lapplicationproposeˊenestpasunesurjection{\color{red}{\boxed{\bf{L'application \,\, proposée \,\, n'est \,\, pas \,\, une \,\, surjection}}}}