Soit x un nombre réel tel que x>0. Soit n un nombre entier naturel. Soit t un nombre réel tel que t⩾0.
Question 1
On pose fx(t)=arctan(t+x)−arctan(t). Etudier les variations de la fonction fx sur l'intervalle R+.
Correction
Soit t un nombre réel tel que t⩾0. Etudions le signe de la dérivée fx′. On a alors : fx′(t)=(arctan(t+x)−arctan(t))′ Par linéarité de la dérivation, on a alors : fx′(t)=(arctan(t+x))′−(arctan(t))′ Or, on sait que : ∀X∈R,(arctan(u(X)))′=1+u2(X)u′(X) Donc, on a : fx′(t)=1+(t+x)2(t+x)′−1+t2t′ Soit : fx′(t)=1+(t+x)21−1+t21 De plus, on sait que x>0 et t⩾0, donc : x>0⟹t+x>t⟹(t+x)2>t2⟹1+(t+x)2>1+t2 Comme l'inversion est une opération qui renverse l'ordre, on a : 1+(t+x)21<1+t21⟺1+(t+x)21−1+t21<0 Soit : fx′(t)<0 Ainsi la fonction fx est décroissante sur l'intervalle R+.
Question 2
On pose un(x)=arctan(n+x)−arctan(n). Etudier la convergence simple de la série de fonctions n=0∑+∞un(x) sur l'intervalle R+.
Correction
Nous allons chercher à construire un équivalent du terme un(x) lorsque n⟶+∞. On a x>0 qui est fixé. De plus, on sait que pour X>0 on a la relation suivante : arctan(X)+arctan(X1)=2π⟺arctan(X)=2π−arctan(X1) Donc : arctan(n+x)−arctan(n)=(2π−arctan(n+x1))−(2π−arctan(n1)) Soit : un(x)=−arctan(n+x1)+arctan(n1)⟺un(x)=arctan(n1)−arctan⎝⎛n+nnx1⎠⎞ Soit encore : un(x)=arctan(n1)−arctan⎝⎛n(1+nx)1⎠⎞⟺un(x)=arctan(n1)−arctan(n1(1+nx)−1) Ainsi, on en déduit que : un(x)=arctan(n1)−arctan(n1(1−nx+o(n1))) En développant : un(x)=arctan(n1)−arctan(n1−n2x+o(n21)) En outre, lorsque X⟶0, on a arctan(X)=X+o(X2). Or, lorsque n⟶+∞ cela implique que n1⟶0. Donc, on en déduit immédiatement que : un(x)=n1+o(n21)−(n1−n2x+o(n21)) D'où : un(x)=n2x+o(n21) Ainsi, on a : un(x)n⟶+∞∼n2x Concernant la série n=1∑+∞n2x=xn=1∑+∞n21 il nous est possible d'affirmer qu'elle est convergente car la série numérique n=1∑+∞n21 est elle-même convergente. En conclusion : le série de fonctions n=0∑+∞un(x) est convergente sur l'intervalle R+. Il s'agit d'une convergence simple.
Question 3
On pose un(x)=arctan(n+x)−arctan(n). Déterminer, lorsque x⟶+∞, un équivalent de la somme de la de la série de fonctions n=0∑+∞un(x) sur l'intervalle R+. On admettra que, pour B réel, l'intégrale (impropre) B⟶+∞limB∫0Bt21dt=∫0+∞t21dt est de nature convergente.
Correction
Déterminons un équivalent de S(x)=n=0∑+∞un(x) lorsque x⟶+∞. Avec les notations des questions précédentes, on a un(x)=fx(n). De plus, on sait que la fonction fx est décroissante sur R+, donc on a, par les propriétés de l'intégrale : ∫nn+1fx(t)dt⩽un(x)⩽∫n−1nfx(t)dt Par sommation sur n allant de 1 jusqu'à N∈N⋆, on obtient directement en vertu de la propriété de Chasles : ∫1N+1fx(t)dt⩽n=1∑Nun(x)⩽∫0Nfx(t)dt D'où, si N⟶+∞, alors on obtient : ∫1+∞fx(t)dt⩽n=1∑+∞un(x)⩽∫0+∞fx(t)dt Donc on en déduit que : ∫1+∞fx(t)dt⩽(n=0∑+∞un(x))−u0(x)⩽∫0+∞fx(t)dt De même : ∫1+∞fx(t)dt⩽S(x)−u0(x)⩽∫0+∞fx(t)dt Afin de calculer les intégrales présentent dans cette dernière inégalité, posons a⩾0 et X>a. Nous ferons tendre X vers +∞ à la fin des procédures. On a alors : ∫aXfx(t)dt=∫aX(arctan(t+x)−arctan(t))dt Par linéarité, on a donc : ∫aXfx(t)dt=∫aXarctan(t+x)dt−∫aXarctan(t)dt Dans l'intégrale ∫aXarctan(t+x)dt posons u=t+x. Dans ce cas u débute à a+x et termine à X+x. De plus, on a du=dt. On va donc pouvoir écrire que : ∫aXfx(t)dt=∫a+xX+xarctan(u)du−∫aXarctan(t)dt Puis, par décomposition de Chasles, on a : ∫a+xX+xarctan(u)du=∫a+xaarctan(u)du+∫aXarctan(u)du+∫XX+xarctan(u)du Ceci va nous permettre d'éliminer la seconde intégrale du membre de droite. En effet, on obtient : ∫aXfx(t)dt=∫a+xaarctan(u)du+∫aXarctan(u)du+∫XX+xarctan(u)du−∫aXarctan(t)dt On obtient alors : ∫aXfx(t)dt=∫a+xaarctan(u)du+∫XX+xarctan(u)du Soit encore : ∫aXfx(t)dt=∫a+xaarctan(u)du+xx1∫XX+xarctan(u)du Puis, le dernier terme va s'écrire : x1∫XX+xarctan(u)du=X+x−X1∫XX+xarctan(u)du On voit apparaitre la structure analytique d'une valeur moyenne. Ainsi le théorème de la valeur moyenne nous permet d'affirmer qu'il existe une certaine valeur c, telle que X⩽c⩽X+x, qui nous permette d'écrire que : x1∫XX+xarctan(u)du=X+x−X1∫XX+xarctan(u)du=arctan(c) Ceci implique que, par passage à la limite lorsque X⟶+∞, nous obtenions : X⟶+∞limx1∫XX+xarctan(u)du=c⟶+∞limarctan(c)=2π De plus, on a : ∫a+xaarctan(u)du=∫a+xa(1×arctan(u))du Ainsi, à l'aide d'une intégration par parties, on trouve que : ∫a+xaarctan(u)du=[uarctan(u)]a+xa−∫a+xa1+u2udu=[uarctan(u)]a+xa−21∫a+xa1+u22udu Donc : ∫a+xaarctan(u)du=[uarctan(u)]a+xa−21[ln(1+u2)]a+xa=[uarctan(u)−21ln(1+u2)]a+xa On obtient donc : ∫1+∞fx(t)dt=[uarctan(u)−21ln(1+u2)]1+x1+x2π Soit : ∫1+∞fx(t)dt=arctan(1)−21ln(2)−(1+x)arctan(1+x)+21ln(1+(1+x)2)+x2π Soit encore, avec tan(4π)=1, on a : ∫1+∞fx(t)dt=4π−21ln(2)−(1+x)arctan(1+x)+21ln(1+(1+x)2)+x2π Puis, de la même manière : ∫0+∞fx(t)dt=arctan(0)−21ln(1)−xarctan(x)+21ln(1+x2)+x2π Soit encore, avec tan(0)=0 et ln(1)=0, on a : ∫0+∞fx(t)dt=−xarctan(x)+21ln(1+x2)+x2π De tout ceci, on trouve donc l'encadrement suivant : 4π−2ln(2)−(1+x)arctan(1+x)+21ln(1+(1+x)2)+x2π⩽S(x)−u0(x)⩽−xarctan(x)+21ln(1+x2)+x2π Comme un(x)=arctan(n+x)−arctan(n) alors u0(x)=arctan(0+x)−arctan(0)=arctan(x). Ainsi, la quantité S(x) vérifie donc l'encadrement suivant : m(x)⩽S(x)⩽M(x) Avec : m(x)=4π−21ln(2)−(1+x)arctan(1+x)+21ln(1+(1+x)2)+x2π+arctan(x) et M(x)=−xarctan(x)+21ln(1+x2)+x2π+arctan(x) ou de même : m(x)=arctan(x)+4π−21ln(2)+21ln(1+(1+x)2)+x2π−(1+x)arctan(1+x) et M(x)=arctan(x)+21ln(1+x2)+x(2π−arctan(x)) Comme x>0, on sait que : arctan(x)+arctan(x1)=2π⟺arctan(x1)=2π−arctan(x) Donc : x(2π−arctan(x))=xarctan(x1) Lorsque x⟶+∞, on a un l'équivalent suivant : arctan(x1)x⟶+∞∼=x1⟹xarctan(x1)x⟶+∞∼=1 Donc, on a également : x2π−(1+x)arctan(1+x)x⟶+∞∼x2π−xarctan(x)x⟶+∞∼x(2π−arctan(x))x⟶+∞∼1 En outre, on sait que x⟶+∞limarctan(x)=2π. Donc, au voisinage de +∞, on peut donc écrire que : m(x)=21ln(1+(1+x)2)+o(1) et M(x)=21ln(1+x2)+o(1) De plus on a : 21ln(1+x2)=21ln(x2(x21+1))=ln(x2(x21+1))=ln(∣x∣x21+1)=ln(∣x∣(1+x21)21) Donc, on a : 21ln(1+x2)=ln(∣x∣)+ln((1+x21)21) D'où : 21ln(1+x2)x⟶+∞∼ln(x)+ln(1+2x21)x⟶+∞∼ln(x)+ln(1+0+)x⟶+∞∼ln(x)+ln(1+)x⟶+∞∼ln(x)+0+ Donc : 21ln(1+x2)x⟶+∞∼ln(x) Ainsi : M(x)x⟶+∞∼ln(x) Puis, on a : m(x)=21ln(1+(1+x)2)+o(1)x⟶+∞∼21ln(1+x2)x⟶+∞∼ln(x) Ainsi le majorant et le minorant de la quantité S(x) admette le même équivalent en +∞. Ilm s'en suit immédiatement que, lorsque x⟶+∞, un équivalent de la somme de la de la série de fonctions n=0∑+∞un(x), sur l'intervalle R+, est : S(x)x⟶+∞∼ln(x)
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