Il s'agit de montrer comment les mathématiques viennent en aide au physicien dans sa modélisation et sa compréhension d'une situation physique. Cet exercice est à mettre en corrélation avec votre cours d'électrostatique.
L'énergie potentielle de constitution d'une répartition de charges électriques Epc est le travail effectué par un opérateur extérieur pour amener, depuis "l'infini" et de façon réversible, des charges électriques dans une région de l'espace initialement vide à leur positions (fixes) étudiées, appelée configuration. Il arrive parfois que cette énergie potentielle de constitution soit appelée "énergie d'interaction mutuelle". Pour une charge électrique unique qi cette énergie est nulle puisque le milieu, initialement vide de charges, n'exerce aucune influence (force) sur cette charge qi. En revanche lorsque des charges électriques sont déjà présentes dans la région de l'espace considérées, ces dernières exerces un champs électrostatiques qui interagi avec les charges en mouvement qui arrivent dans la région considérée. On montre alors que L'énergie potentielle de constitution, entre n charges électrostatiques, prend la forme suivante : Epc=21i=1∑i=nqiVi(n∈N⋆) Dans cette relation, Vi représente le potentiel électrostatique que subit la charge qi crée par les n−1 autres charges de la configuration. Le facteur 21 provenant de la réciprocité de l'interaction électrostatique entre deux éléments constitutifs de la configuration.
Question 1
Parie 1 : Configuration circulaire
On considère une distribution de charges électrostatiques constituée : - de n∈N∗ électrons régulièrement espacés sur un cercle de centre O et de rayon a ; - et d'un proton situé, lui, au centre de ce cercle. On notera par e>0 la charge électrique caractéristique du proton. Faire un schéma de la configuration étudiée.
Correction
On a le schéma suivant :
Question 2
Démontrer que l'énergie potentielle de constitution entre le proton est les n électrons périphériques, qui est notée Epcp/e, est donnée par l'expression : Epcp/e=−8πε0ane2
Correction
L'énergie potentielle de constitution entre le proton est les n électrons périphériques Epcp/e est donnée par l'expression : Epcp/e=21eVproton Or Vproton est engendré par les n électrons périphériques, tous, distants du proton de la même distance a. Ce qui nous permet d'écrire que : Vproton=n×4πε0a−e⟺Vproton=−4πε0ane Ce qui implique que : Epcp/e=21e×(−4πε0ane)⟺Epcp/e=−8πε0ane2
Question 3
On considère l'électron numéro i du cercle chargé. Déterminer l'expression du potentiel électrique Vi ressenti par cet électron numéro i de la part des n−1 autres électrons du cercle et du proton central. On notera par rk la distance qui sépare cet iieˋme électron du kieˋme autre sur le cercle (k∈N∗/{i}).
Correction
On a, ∀k∈N∗/{i}, l'expression suivante : Vi=Vproton+k(=i)=1∑n−1Vk Soit : Vi=4πε0ae+k(=i)=1∑n−14πε0rik−e⟺Vi=4πε0ae−4πε0ek(=i)=1∑n−1rik1 Dans cette relation rik est la distance qui sépare l'électron numéro k de l'électron numéro i considéré. D'après le sujet, on doit poser rik≡rk. D'où : Vi=4πε0ae−4πε0ek(=i)=1∑n−1rk1
Question 4
Démontrer que, ∀k∈N∗/{i}, on a : rk=2asin(nkπ).
Correction
D'après le schéma initial, l'électron numéro i considéré est séparé de l'électron numéro k d'un angle αik. Et on peut écrire que : rk=rik=2asin(αik) Avec : αik=k×21×n2π=nkπ Ainsi : rk=2asin(nkπ)
Question 5
Déduire de l'ensemble des résultats précédent que l'énergie potentielle de constitution totale de la distribution électrostatique considérée Epctotale est donnée par l'expression : Epctotale=16πε0ane2⎣⎡⎝⎛k=1∑k=n−1sin(nkπ)1⎠⎞−4⎦⎤
Correction
De ce qui précède, le potentiel électrique ressenti par l'électron numéro i de la part de l'électron numéro k du cercle est : Vi=4πε0ae−8πε0aek(=i)=1∑n−1sin(nkπ)1 Ainsi, l'énergie de constitution totale Epctotale de la distribution étudiée est la somme de Epcp/e avec l'énergie de constitution de la somme de TOUS les électrons numéro i sur le cercle périphérique. On a alors : Epctotale=Epcp/e+i=1∑n21(−e)Vi⟺Epctotale=Epcp/e−2ei=1∑nVi Ce qui nous donne : Epctotale=−8πε0ane2−2ei=1∑nVi En remarquant que la configuration électronique est, géométriquement, entièrement symétrique par rapport à la position du proton central, on peut écrire que : i=1∑nVi=nVi⟺i=1∑nVi=4πε0ane−8πε0anek(=i)=1∑n−1sin(nkπ)1 A ce stade, la sommation sur l'ensemble de TOUS les électrons i du cercle périphérique implique, que la précision (=i) n'est plus nécessaire. On écrire donc : i=1∑nVi=4πε0ane−8πε0anek=1∑n−1sin(nkπ)1 Donc l'énergie de constitution totale Epctotale de la distribution étudiée prend la forme : Epctotale=−8πε0ane2−8πε0ane2+16πε0ane2k=1∑n−1sin(nkπ)1 Soit : Epctotale=−8πε0a2ne2+16πε0ane2k=1∑n−1sin(nkπ)1 En réduisant au même dénominateur, on obtient : Epctotale=−16πε0a4ne2+16πε0ane2k=1∑n−1sin(nkπ)1 En factorisant par le terme 16πε0ane2, on obtient alors : Epctotale=16πε0ane2⎣⎡−4+k=1∑n−1sin(nkπ)1⎦⎤ On en déduit alors que l'énergie potentielle de constitution totale de la distribution électrostatique considérée Epctotale est donnée par l'expression : Epctotale=16πε0ane2⎣⎡⎝⎛k=1∑k=n−1sin(nkπ)1⎠⎞−4⎦⎤
Question 6
On note par Sn la somme partielle suivante : Sn=k=1∑k=n−1sin(nkπ)1 Démontrer que la suite (Sn)∀n⩾2 est croissante.
Correction
On a : 1⩽k⩽n−1⟺nπ⩽nkπ⩽nn−1π Comme n⩾2, peut écrire que : 0<nkπ<π Ce qui implique que, ∀n⩾2, on a : sin(nkπ)>0⟺sin(nkπ)1>0 Or, la somme de terme positifs est nécessairement croissante, donc la suite (Sn)∀n⩾2 est croissante.
Question 7
Conclure sur le sens de variation de Epctotale.
Correction
De la question précédente, on en déduit que l'énergie Epctotale est croissante avec n ; car on additionne de plus en plus de termes positifs.
Question 8
Calculer la valeur exacte de Epctotale pour n=2 et n=3.
Correction
On a : ∙Si n = 2: On obtient : Epctotale(n=2)=16πε0a2e2⎣⎡⎝⎛k=1∑k=2−1sin(2kπ)1⎠⎞−4⎦⎤=16πε0a2e2⎣⎡sin(2π)1−4⎦⎤ Soit : Epctotale(n=2)=16πε0a2e2[11−4] Donc : Epctotale(n=2)=16πε0a−6e2⟺Epctotale(n=2)=8πε0a−3e2<0 ∙Si n = 3: On obtient : Epctotale(n=3)=16πε0a3e2⎣⎡⎝⎛k=1∑k=3−1sin(3kπ)1⎠⎞−4⎦⎤=16πε0a3e2⎣⎡sin(3π)1+sin(32π)1−4⎦⎤ Soit : Epctotale(n=3)=16πε0a3e2⎣⎡231+231−4⎦⎤=16πε0a3e2[34−4] Soit encore : Epctotale(n=3)=16πε0a12e2[31−1] Donc : Epctotale(n=3)=4πε0a3e2[31−1]<0
Question 9
Étudier le signe de Epctotale. En vous souvenant que L'énergie potentielle de constitution d'une répartition de charges électriques Epc est le travail effectué par un opérateur extérieur, quelle(s) conclusion(s) pouvez-vous faire sur la stabilité de la configuration électrostatique étudiée ?
Correction
Comme la suite de l'énergie Epctotale est croissante avec n, en en déduit, après un calcul élémentaire, que Epctotale(n=1)=−4πε0ae2<0. Donc, regardons les cas suivants, à savoir n=4 et n=5. On obtient alors : ∙Si n = 4: Epctotale(n=4)=4πε0ae2[22−3]<0 ∙Si n = 5: Epctotale(n=5)≃0,47×πε0ae2>0 Donc, on peut affirmer que : - Si n⩽4 l'énergie Epctotale(n)<0 : Le système est stable ; - Si n⩾5 l'énergie Epctotale(n)>0 : Le système est instable. En effet, l'énergie potentielle de constitution d'une répartition de charges électriques Epc est le travail effectué par un opérateur extérieur ... . Donc, si Epctotale(n)<0, alors dans ce cas le travail de la force de l'opérateur Fop est résistant. Donc cette force Fop est de sens opposé au sens du déplacement des charges pour arriver sur le cercle. Or, la force électrostatique Felec est opposée à celle de l'opérateur Fop. Donc la force électrostatique Felec tend à vers converger les électrons sur le cercle, donc vers le proton. Cette situation est évidente si n=1<0. En revanche, si Epctotale(n)>0, alors dans ce cas la force électrostatique Felec tend à vers diverger les électrons du le cercle : C'est l'instabilité.
Question 10
On note : S=n⟶+∞limk=1∑k=n−1sin(nkπ)1 Étudier la convergence de cette série.
Correction
On sait que si X⟶0 alors sinXX⟶0∼X. Ainsi, lors que n⟶+∞ alors : sin(nkπ)n⟶+∞∼nkπ⟺sin(nkπ)1n⟶+∞∼kπn Donc, on en déduit que : n⟶+∞limk=1∑k=n−1sin(nkπ)1n⟶+∞∼n⟶+∞limk=1∑k=n−1kπn Soit : Sn⟶+∞∼n⟶+∞limπnk=1∑k=n−1k1 Or, le terme n⟶+∞limπnk=1∑k=n−1k1 diverge, ce qui implique que la série S, qui lui est équivalente en +∞, diverge également.
Question 11
Étudier l'absolue convergence de la série S. Conclure sur la nature de cette série.
Correction
Étudions l'absolue convergence de la série S. On a alors : n⟶+∞limk=1∑k=n−1∣∣sin(nkπ)1∣∣=n⟶+∞limk=1∑k=n−1∣∣sin(nkπ)∣∣1 Or, d'après la question 6., on sait que, ∀n⩾2 et ∀k∈[[1;n−1]], sin(nkπ)>0⟹∣∣sin(nkπ)∣∣=sin(nkπ) Donc : n⟶+∞limk=1∑k=n−1∣∣sin(nkπ)1∣∣=n⟶+∞limk=1∑k=n−1sin(nkπ)1 Soit n⟶+∞limk=1∑k=n−1∣∣sin(nkπ)1∣∣=S Comme S est divergente, alors cette série n'est pas absolument convergente, ni même semi-convergente. La série S est simplement divergente.
Question 12
En déduire la limite suivante : Epctotale(n⟶+∞)=n⟶+∞limEpctotale Quelle(s) conclusion(s) physiques pouvez-vous faire ?
Correction
On a la limite suivante : Epctotale(n⟶+∞)=n⟶+∞limEpctotale=+∞ L'énergie d'un tel système avec une infinité de charges aura tendance à se détruire par répulsion coulombienne. IL est donc totalement instable. Naturellement, ce système ne peut pas exister sans une intervention extérieure d'un opérateur.