Voici des exercices plus techniques mais classiques. Cependant, les maîtriser est essentiel pour votre dextérité ! Soit n un nombre entier naturel. On note par a et b deux nombres complexes.
Question 1
Exprimer, sans le symbole de sommation ∑, la quantité suivante S1=k=0∑nakbn−k.
Correction
On a : S1=k=0∑nakbn−k=k=0∑nakbnb−k=k=0∑nakbnbk1=k=0∑nbnbkak=k=0∑nbn(ba)k Comme le terme bn ne dépend pas de l'indice de sommation k, on peut donc le sortir de la somme. On a alors : S1=k=0∑nakbn−k=bnk=0∑n(ba)k Il s'agit d'effectuer la somme des n+1 premier termes d'une suite géométrique de raison q=ba et de premier terme (ba)0=1. On obtient : S1=k=0∑nakbn−k=bn×(ba)0×1−ba1−(ba)n+1=bn×1×bb−a1−(ba)n+1=b×bn×b−a1−(ba)n+1 Ce qui nous donne : S1=k=0∑nakbn−k=bn+1×b−a1−bn+1an+1=b−abn+1−bn+1bn+1×an+1 En simplifiant par le terme non nul bn+1, on obtient finalement : S1=k=0∑nakbn−k=b−abn+1−an+1 ∙Remarque : Il est possible de retrouver ce même résultat en faisant usage des identités remarquables. En effet, on a, avec n∈N : an−bn=(a−b)×(an−1+an−2b+an−2b2+⋯+abn−2+bn−1) Comme 1=a0=b0, mais aussi que a=a1 et b=b1, on a également : an−bn=(a−b)×(an−1b0+an−2b1+an−2b2+⋯+a1bn−2+a0bn−1) En faisant usage du symbole de sommation ∑ on trouve que : an−bn=(a−b)×En comptant de gauche aˋ droitek=0∑n−1an−1−kbk=(a−b)×En comptant de droite aˋ gauchek=0∑n−1akbn−1−k Ce qui nous donne donc : a−ban−bn=En comptant de gauche aˋ droitek=0∑n−1an−1−kbk=En comptant de droite aˋ gauchek=0∑n−1akbn−1−k En passant maintenant de la puissance n à la puissance n+1, on obtient : a−ban+1−bn+1=En comptant de gauche aˋ droitek=0∑n+1−1an+1−1−kbk=En comptant de droite aˋ gauchek=0∑n+1−1akbn+1−1−k En simplifiant : a−ban+1−bn+1=En comptant de gauche aˋ droitek=0∑nan−kbk=En comptant de droite aˋ gauchek=0∑nakbn−k De plus, on a : a−ban+1−bn+1=−(b−a)−(bn+1−an+1)=b−abn+1−an+1 Finalement, en prenant l'expression de sommation en parcourant le terme an−1b0+an−2b1+an−2b2+⋯+a1bn−2+a0bn−1 de droite vers la gauche, on trouve bien que : k=0∑nakbn−k=b−abn+1−an+1
Question 2
Soit k un nombre entier naturel non nul. Développer l'expression (k+1)3−k3 et en déduire l'expression de la somme S2 suivante : S2=k=1∑nk2, avec n(n⩾k)∈N⋆.
Correction
On a : (k+1)3−k3=k3+3k2+3k+1−k3=3k2+3k+1 On en déduit que : k=1∑n((k+1)3−k3)=k=1∑n(3k2+3k+1)=3k=1∑nk2+3k=1∑nk+k=1∑n1 En se souvenant que k=1∑nk=2n(n+1) et que k=1∑n1=n, on obtient alors : k=1∑n((k+1)3−k3)=3S2+32n(n+1)+n En appliquant la technique du télescopage au terme k=1∑n((k+1)3−k3), on trouve que : k=1∑n((k+1)3−k3)=(n+1)3−13=(n+1)3−1 Donc, on a l'égalité suivante : (n+1)3−1=3S2+32n(n+1)+n Ce qui nous donne : (n+1)3−1−32n(n+1)−n=3S2 D'où : (n+1)3−32n(n+1)−(n+1)=3S2 En factorisant par (n−1), on trouve que : (n+1)((n+1)2−32n−1)=3S2 En factorisant par 21, puis en développant l'identité remarquable présente, on a : 21(n+1)(2(n+1)2−3n−2)=3S2⟺21(n+1)(2n2+4n+2−3n−2)=3S2 Soit encore : 21(n+1)(2n2+n)=3S2⟺21(n+1)n(2n+1)=3S2⟺61(n+1)n(2n+1)=S2 Finalement, on trouve que : S2=k=1∑nk2=6n(n+1)(2n+1)
Question 3
En suivant une démarche similaire à celle de la question précédente, déterminer l'expression de la somme S3 suivante : S3=k=1∑nk3, avec n(n⩾k)∈N⋆.
Correction
On rappelle que : (a+b)4=a4+4a3b+6a2b2+4ab3+b4 On a : (k+1)4−k4=k4+4k3+6k2+4k+1−k4=4k3+6k2+4k+1 On en déduit que : k=1∑n((k+1)4−k4)=k=1∑n(4k3+6k2+4k+1)=4k=1∑nk3+6k=1∑nk2+4k=1∑nk+k=1∑n1 En se souvenant que k=1∑nk2=6n(n+1)(2n+1), puis k=1∑nk=2n(n+1) et que k=1∑n1=n, on obtient alors : k=1∑n((k+1)4−k4)=4S3+66n(n+1)(2n+1)+42n(n+1)+n En appliquant la technique du télescopage au terme k=1∑n((k+1)4−k4), on trouve que : k=1∑n((k+1)4−k4)=(n+1)4−14=(n+1)4−1 Ce qui nous permet d'écrire : (n+1)4−1=4S3+66n(n+1)(2n+1)+42n(n+1)+n Soit : (n+1)4−1=4S3+n(n+1)(2n+1)+2n(n+1)+n Soit encore : (n+1)4−1−n(n+1)(2n+1)−2n(n+1)−n=4S3 Ainsi : (n+1)4−n(n+1)(2n+1)−2n(n+1)−(n+1)=4S3 En factorisant par le terme (n+1), on trouve que : (n+1)((n+1)3−n(2n+1)+2n−1)=4S3 En développant les différents termes, on obtient : (n+1)(n3+3n2+3n+1−2n2−n−2n−1)=4S3 On en déduit que : (n+1)(n3+n2)=4S3 En factorisant par n2, on arrive à l'égalité suivante : (n+1)n2(n+1)=4S3 Ce qui nous donne : (n+1)2n2=4S3 Qui prend la forme suivante : (n(n+1))2=22S3 Donc : 22(n(n+1))2=S3 Finalement : S3=k=1∑nk3=(2n(n+1))2 ∙Remarque : On constate que : k=1∑nk3=(k=1∑nk)2
Question 4
En suivant une démarche similaire à celle de la question précédente, déterminer l'expression de la somme S4 suivante : S4=k=1∑nk4, avec n(n⩾k)∈N⋆.
Correction
On rappelle que : (a+b)5=a5+5a4b+10a3b2+10a2b3+5ab4+b5 On a : (k+1)5−k5=k5+5k4+10k3+10k2+5k+1−k5=5k4+10k3+10k2+5k+1 On en déduit que : k=1∑n((k+1)5−k5)=k=1∑n(5k4+10k3+10k2+5k+1)=5k=1∑nk4+10k=1∑nk3+10k=1∑nk2+5k=1∑nk+k=1∑n1 En se souvenant que k=1∑nk3=4n2(n+1)2 et que k=1∑nk2=6n(n+1)(2n+1), puis k=1∑nk=2n(n+1) et enfin que k=1∑n1=n, on obtient alors : k=1∑n((k+1)5−k5)=5S4+104n2(n+1)2+106n(n+1)(2n+1)+52n(n+1)+n En appliquant la technique du télescopage au terme k=1∑n((k+1)5−k5), on trouve que : k=1∑n((k+1)5−k5)=(n+1)5−15=(n+1)5−1 Ce qui nous permet d'écrire : (n+1)5−1=5S4+104n2(n+1)2+106n(n+1)(2n+1)+52n(n+1)+n Soit : (n+1)5−1=5S4+52n2(n+1)2+53n(n+1)(2n+1)+52n(n+1)+n Soit encore : (n+1)5−1−52n2(n+1)2−53n(n+1)(2n+1)−52n(n+1)−n=5S4 Ainsi : (n+1)5−52n2(n+1)2−53n(n+1)(2n+1)−52n(n+1)−(n+1)=5S4 En factorisant par le terme (n+1), on trouve que : (n+1)((n+1)4−25n2(n+1)−35n(2n+1)−25n−1)=5S4 On va maintenant multiplier l'égalité précédente par 6 afin d'éliminer les fractions. On a alors : (n+1)(6(n+1)4−15n2(n+1)−10n(2n+1)−15n−6)=30S4 En développant les différents termes, on obtient : (n+1)(6n4+24n3+36n2+24n+6−15n3−15n2−20n2−10n−15n−6)=30S4 On en déduit que : (n+1)(6n4+9n3+n2−n)=30S4 En factorisant par n, on arrive à l'égalité suivante : (n+1)n(6n3+9n2+n−1)=30S4 Le polynôme 6n3+9n2+n−1 admet comme racine eˊvidente la valeur n=−21. En utilisant la méthode de factorisation de Horner on obtient le tableau des coefficients de factorisation suivant : −216↓696×−21=−39−3=616×−21=−31−3=−2−1−2×−21=1−1+1=0 On en déduit alors que : 6n3+9n2+n−1=(n−−21)×(6n2+6n+(−2)) Ce qui nous donne : 6n3+9n2+n−1=2(n+21)(3n2+3n−1)=(2n+1)(3n2+3n−1) Ainsi, on obtient : (n+1)n(2n+1)(3n2+3n−1)=30S4 La factorisation du polynôme 3n2+3n−1 conduirait à l'expression nettement moins pratique suivante : 3n2+3n−1=3(n−621−3)(n+621+3) Finalement on exprime le résultat recherché sous la forme : S4=k=1∑nk4=30n(n+1)(2n+1)(3n2+3n−1) ∙Remarque : On constate que : k=1∑nk4=51(3n2+3n−1)k=1∑nk2
Question 5
Soit d un nombre entier naturel. En suivant une démarche similaire à celle de la question précédente, déterminer l'expression de la somme Sd suivante Sd=k=1∑nkd, avec n(n⩾k)∈N⋆ en fonction des sommes Sr=k=1∑nkr avec r∈[[0;d−1]], c'est-à-dire tous les nombres entiers naturels r appartenant à l'intervalle [0;d−1] . On rappelle la formule du binôme de Newton : (a+b)d=j=0∑d(dj)ajbd−j avec le coefficient binomial (dj), également noté Cdj, suivant : (dj)=Cdj=j!(d−j)!d! Avec la définition de l'opération factorielle, notée !, suivante : ∀n∈N⋆n!=n×n−1×n−2⋯×2×1=i=1∏ni Et pour des raisons euleˊriennes, on a 0!=1.
Correction
D'après l'énoncé de la question, on peut écrire que : (k+1)d=j=0∑d(dj)kj==1(dd)kd+j=0∑d−1(dj)kj=kd+j=0∑d−1(dj)kj Donc, on en déduit que : (k+1)d+1−kd+1=kd+1+j=0∑d(d+1j)kj−kd+1=j=0∑d(d+1j)kj Ce qui implique que : k=1∑n((k+1)d+1−kd+1)=k=1∑n(j=0∑d(d+1j)kj) Comme il est possible d'additionner des termes dans n'importe quel ordre, on va donc pouvoir permuter les deux sommations. On obtient alors : k=1∑n((k+1)d+1−kd+1)=j=0∑d(k=1∑n(d+1j)kj) Le nombre (d+1j) ne dépend pas de l'indice de sommation k. Il est donc possible de le sortir de la somme k=1∑n (c'est-à-dire de le mettre en facteur devant cette somme). On a alors : k=1∑n((k+1)d+1−kd+1)=j=0∑d((d+1j)k=1∑nkj) Pour des raisons de simplification d'écriture, on pose Sj=k=1∑nkj. On obtient alors : k=1∑n((k+1)d+1−kd+1)=j=0∑d((d+1j)Sj) Puis, à l'aide de la technique du télescopage, on en déduit que : k=1∑n((k+1)d+1−kd+1)=(n+1)d+1−1d+1=(n+1)d+1−1 Ce qui nous donne l'égalité suivante : (n+1)d+1−1=j=0∑d((d+1j)Sj) Comme on cherche à déterminer l'expression de la somme Sd, on va la mettre clairement en évidence (en la sortant de la sommation pour l'indice j=d) selon l'écriture suivante : (n+1)d+1−1=(d+1d)Sd+j=0∑d−1((d+1j)Sj) Avec : (d+1d)=d!(d+1−d)!(d+1)!=d!1!(d+1)!=d!1(d+1)!=d!(d+1)!=d!(d+1)×d!=d+1 Ce qui nous donne : (n+1)d+1−1=(d+1)Sd+j=0∑d−1((d+1j)Sj) Ainsi, on obtient : (n+1)d+1−1−j=0∑d−1((d+1j)Sj)=(d+1)Sd Finalement : Sd=k=1∑nkd=d+1(n+1)d+1−1−j=0∑d−1((d+1j)Sj) Ainsi, de proche en proche, on peut calculer toutes les sommes du type Sd∈N⋆=k=1∑nkd.
Question 6
Soit p en nombre entier naturel. Déterminer l'expression de la somme suivante : S=k=0∑n(nk).
Correction
Il s'agit ici de l'illustration des jeux d'écritures. On remarque que la somme proposée S est le début de l'écriture du binôme de Newton. D'où l'idée suivante : S=k=0∑n(nk)=k=0∑n((nk)×1)=k=0∑n((nk)×1×1)=k=0∑n((nk)×1k×1n−k) D'après la formule du binôme de Newton, on peut écrire que : k=0∑n((nk)×1k×1n−k)=(1+1)n=2n Finanlement, on trouve que : S=k=0∑n(nk)=2n
Question 7
A partir de la formule du binôme de Newton, déterminer l'expression de la somme suivante : S=k=0∑nk(nk).
Correction
La formule du binôme de Newton nous dit que, pour x et y complexes, on a : (x+y)n=k=0∑n(nk)xkyn−k La somme rechercher fait apparaître le terme k seul devant le coefficient (nk). C'est pourquoi il faut "éliminer", dans l'écriture, la présence de n−k. Pour cela il suffit de poser y=1. On a alors : (x+1)n=k=0∑n(nk)xk La somme S qui est recherchée, à savoir S=k=0∑nk(nk), fait apparaitre k, non pas en puissance, mais en multiplication du terme (nk). Or, l'unique possibilité de faire ceci est de deˊriver par rapport aˋx l'égalité (x+1)n=k=0∑n(nk)xk. On a alors : ((x+1)n)′=(k=0∑n(nk)xk)′⟺n(x+1)n−1=k=0∑n(nk)(xk)′⟺n(x+1)n−1=k=0∑nk(nk)xk−1 Visuellement, on constate immédiatement qu'en posant x=1 on obtient le résultat souhaité. On a donc : n(1+1)n−1=k=0∑nk(nk)1k−1 Finalement : S=k=0∑nk(nk)=n2n−1
Question 8
Calculer la somme suivante : S=k=0∑n(nk)ek.
Correction
La formule du binôme de Newton nous dit que, pour x et y complexes, on a : (x+y)n=k=0∑n(nk)xkyn−k La somme rechercher ne fait pas apparaître de second terme y. C'est pourquoi il faut "éliminer", dans l'écriture, la présence de y. Pour cela il suffit de poser y=1. On a alors : (x+1)n=k=0∑n(nk)xk Visuellement, on constate immédiatement qu'en posant x=e on obtient le résultat souhaité. On a donc : (e+1)n=k=0∑n(nk)ek Finalement : S=k=0∑n(nk)ek=(1+e)n
Question 9
Soit p en nombre entier naturel. Déterminer l'expression des deux sommes suivantes : Sp=0⩽2p⩽n∑(n2p) et Si=0⩽2p+1⩽n∑(n2p+1).
Correction
L'écriture 2p et 2p+1 sont associées respectivement aux nombres entiers pairs et impairs. D'où l'idée de passer par la somme qui les réunie, à savoir : S=k=0∑n(nk)=2n On a alors : S=Sp+Si De plus, on sait que : (x+1)n=k=0∑n(nk)xk Donc, en posant x=−1, on obtient : (−1+1)n=k=0∑n(nk)(−1)k⟺0=k=0∑n(nk)(−1)k Dans la somme (nulle) obtenue k=0∑n(nk)(−1)k l'indice k balaye tous les nombres pairs dans l'intervalle [[0;n]] mais également tous les nombres impairs de ce même intervalle [[0;n]] ; et ceci quelque soit la parité de n. On constate que lorsque k est pair on a (−1)k=1 et ceci engendre la somme Sp. De même, lorsque k est impair on a (−1)k=−1 et ceci engendre la somme −Si. On peut donc écrire que : k=0∑n(nk)(−1)k=Sp+(−Si) Ce qui nous donne : Sp−Si=0 Ainsi, on a le système suivant : {Sp+SiSp−Si==2n0 Donc, en additionnant membres à membres, on obtient Sp+Sp=2n+0 ; puis en effectuant une soustraction membres à membres, on obtient Si−(−Si)=2n−0. Ceci nous permet d'écrire que 2Sp=2n et 2Si=2n. D'où : Sp=Si=22n Finalement : 0⩽2p⩽n∑(n2p)=0⩽2p+1⩽n∑(n2p+1)=2n−1