■Geˊneˊraliteˊs ∙Deˊfinitiond′unesuite Une suite numérique est une application u de N, éventuellement privé d'un nombre fini d'éléments, dans R (ou dans C pour des suites à valeurs complexes). On note par un, à la place de u(n), le terme geˊneˊral, et (un) la suite. Une suite est souvent donnée par son terme général, ou par une relation de récurrence permettant de calculer un de proche en proche, mais aussi par la connaissance de la valeur de son premier terme. ∙∙Suitemonotone Une suite (un) est stationnaire si, et seulement si : ∀n∈N,un+1=un. Une suite (un) est croissante si, et seulement si : ∀n∈N,un+1⩾un. Une suite (un) est deˊcroissante si, et seulement si : ∀n∈N,un+1⩽un. ∙∙∙Suiteborneˊe Une suite (un) est majoreˊe s'il existe M tel que : ∀n∈N,un+1⩽M. Une suite (un) est ninoreˊe s'il existe m tel que : ∀n∈N,un+1⩾m. Une suite (un) est borneˊe si elle est à la fois majorée et minorée, c'est-à-dire s'il existe M tel que : ∀n∈N,un+1⩽∣M∣ que que soit la valeur de n∈N. ∙∙∙∙Suiteconvergente On dit que la suite (un) converge (ou tend) vers une limite ℓ, et on note n⟶+∞limun=ℓ, si et seulement si : ∀ε>0,∃n0∈N,∀n⩾n0,⟹∣un−ℓ∣<ε Dans ce cas, on dit que (un) est convergente. Une suite qui n'est pas convergente est qualifiée de suite divergente. Lorsqu'elle existe, la limite d'une suite de nombres réels (ou complexes) est unique. La suppression d'un nombre fini de termes ne modifie pas la nature de la suite, ni son éventuelle limite. ∙∙∙∙∙Limitesinfinies On dit qu'une suite de réels (un) tends vers +∞ si : ∀A>0,∃n0∈N,∀n⩾n0,(n⩾n0)⟹(un>A) On dit qu'une suite de réels (un) tends vers −∞ si : ∀B>0,∃n0∈N,∀n⩾n0,(n⩾n0)⟹(un<−B) Dans ces deux cas, il s'agit de suites divergentes particulières. ∙∙∙∙∙∙Opeˊrationssurlessuitesconvergentes ⧫Combinaisonslineˊaires On désigne par λ1 et λ2 deux nombres réels. Si (un) converge vers ℓ1 et (vn) converge vers ℓ2 alors (λ1un+λ2vn) converge vers λ1ℓ1+λ2ℓ2. ⧫⧫Produit Si (un) converge vers ℓ1 et (vn) converge vers ℓ2 alors la suite (un×vn) converge vers ℓ1×ℓ2. Si (un) converge vers 0 et (vn) est bornée alors la suite (un×vn) converge vers 0. ⧫⧫⧫Quotient Si (un) converge vers ℓ1 et (vn) converge vers ℓ2=0 alors la suite (vnun) converge vers ℓ2ℓ1. ∙∙∙∙∙∙∙Relationd′ordre Si (un) converge vers ℓ1 et (vn) converge vers ℓ2, et que un⩽vn pour tout n, alors ℓ1⩽ℓ2. ★Theˊoreˋmedel′encadrement Si les deux suites (un) et (vn) convergent convergent vers la même limite ℓ et si un⩽wn⩽vn pour tout n, alors la suite (wn) est convergente et converge vers ℓ. ■■Relationsdecomparaison ∙Deˊfinitions Soient (un) et (vn) deux suites numériques. ⧫Domination On dit que (un) est domineˊe par (vn) s'il existe A>0 tel que ∣un∣⩽A∣vn∣ pour tout n. On note ceci comme un=O(vn) ou un≼vn. Si les vn sont tous non nuls, cela signifie que (vnun) est bornée. ⧫⧫Neˊgligeabiliteˊ On dit que (un) est neˊgligeable devant (vn) si, pour tout ε>0, il existe n0∈N tel que, pour tout n⩾n0, on ait ∣un∣⩽ε∣vn∣. On note ceci comme un=o(vn) ou un≪vn. Si les vn sont tous non nuls, cela signifie que n⟶+∞lim(vnun)=0. ⧫⧫⧫Equivalence On dit que (un) et (vn) sont eˊquivalentes si on a un−vn=o(vn). On a alors, à partir d'un certain rang, un=tn×vn avec n⟶+∞limtn=1. On note ceci comme un∼vn. ∙∙Proprieˊteˊs ⧫ Si (un) et (vn) sont deux suites de nombres réels strictement positifs, et si, à partir d'un certain rang, on a unun+1⩽vnvn+1 alors on a un=O(vn). ⧫⧫ Si (un) et (vn) sont équivalentes, alors ces suites sont de même nature et ont même limites si elles convergent. De plus, on a les propriétés suivantes : {∣un∣un×wn∼∼∣vn∣vn×wn Il faut bien faire attention à ne pas faire usage de l'addition ! C'est bien la multiplication. Sous réserve que un et vn soient non nuls on a un1∼vn1 Sous réserve que un et vn soient strictement positifs on a unp∼vnp En outre, si un⟶0, ou si un⟶+∞, alors ln(un)∼ln(vn), mais attention car en général on n'a pas eun∼evn. ∙∙∙Exemplesfondamentaux Pour k>1, a>0 et b>0, on a : * kn est négligeable devant n! ; ** na est négligeable devant kn, et par conséquence devant n! ; *** (ln(n))b est négligeable devant na, et par conséquence devant kn et n!. ■■■Existencedelimite ∙Convergencedessuitesmonotones − Toute suite croissante ET majorée est convergente. − Toute suite croissante ET non majorée tend vers +∞. − Toute suite décroissante ET minorée est convergente. Il faut faire attention au fait que si (un) est croissante ET si un⩽M pour tout n, alors vous pouvez uniquement affirmer que (un) converge vers ℓ avec ℓ⩽M. ∙∙Suitesadjacentes Deux suites (un) et (vn) sont dites adjacentes si (un) est croissante, (vn) est décroissante et si n⟶+∞lim(un−vn)=0. Cette définition entraine que l'on a un⩽vn pour tout n, et que deux suites adjacentes sont convergentes et ont la même limite. Dans la pratique, il est assez facile de montrer que (un) est croissante et que (vn) est décroissante, mais plus difficile de démontrer quen⟶+∞lim(un−vn)=0. Dans ce cas, essayez de vérifier que un⩽vn pour tout n. Dans ce cas la suite (un) est croissante et majorée par le terme (v0). De fait la suite (un) est convergente vers ℓ1. Puis, la suite (vn) est décroissante et minorée par le terme (u0). De fait la suite (vn) est convergente vers ℓ2. Si vous arrivez à prouver que ℓ1=ℓ2 alors les deux suites (un) et (vn) sont adjacentes. ∙∙∙Suitesextraites ⧫Deˊfinition Une suite (vn) est dite extraite d'une suite (un) si elle est définie par vn=uh(n) où h est une application strictement croissante de N dans N. On dit aussi que (vn) est une sous-suite de (un). ⧫⧫proprieˊteˊs Si (un) est une suite convergente dont la limite est égale à ℓ, alors toute suite extraite est aussi convergente vers ℓ. Ceci entraîne que si deux suites extraites de (un) ont des limites distinctes, alors (un) est divergente. Mais si deux suites extraites ont la même limite ℓ, on ne peut rien affirmer, sauf si les valeurs des deux suites extraites recouvrent tous les un. Dans ce cas, on pourra affirmer que la suite (un) converge vers ℓ. ⧫⧫⧫TheˊoreˋmedeBOLZANO−WEIERSTRASS Detoutesuiteborneˊeonpeutextraireunesous−suiteconvergente. ■■■■Suitesreˊcurentes ∙Suitesreˊcurentesun+1=f(un)
Pour étudier une suite de ce type, déterminer un segment Ivqui contient toutes les valeurs de la suite. Puis, étudiez les variations de f sur I. Ensuite étudiez la position du graphe de f par rapport à la droite y=x (la première bissectrice). ⧫Theˊoreˋme1 Si la suite (un) est convergente vers ℓ et si f est continue, alors ℓ vérifie : ℓ=f(ℓ). ⧫⧫Theˊoreˋme2 Si f est croissante sur I, alors la suite (un) est monotone. La comparaison de u0 et u1 permet de savoir si elle est croissante ou décroissante. ⧫⧫⧫Theˊoreˋme3 Si f est décroissante sur I, alors les deux suites extraites (u2n) et (u2n+1) sont monotones et de sens contraire. Cherchez alors à savoir si (u2n) et (u2n+1) sont adjacentes ou non. ∙∙Suitesreˊcurenteslineˊairesdusecondordre Une telle suite est déterminée par une relation du type : (Equation1)∀n∈N,aun+2+bun+1+cun=0avec:a=0 et la connaissance des deux premiers termes u0 et u1. L'étude de ces suites est de nature algébrique et en voici les principaux résultats. ⧫ L'ensemble des suites réelles qui vérifient (Equation1) est un R−espace vectoriel de dimension 2. On en cherche une base par la résolution de l'équation caractéristique : ar2+br+c=0 Et on note Δ=b2−4ac. ⧫⧫ Si Δ>0 alors cette équation caractéristique à deux racines réelles r1=2a−b+Δ et r2=2a−b−Δ distinctes. Dans ce cas on a : un=K1r1n+K2r2n où K1 et K2 sont deux constantes que l'on exprime en fonction de u0 et u1. ⧫⧫⧫ Si Δ=0 alors cette équation caractéristique à une racine double réelle r0=2a−b et r2 distinctes. Dans ce cas on a : un=(K1+K2n)r0n où K1 et K2 sont deux constantes à calculer en fonction de u0 et u1. ⧫⧫⧫⧫ Si Δ<0 alors cette équation caractéristique à deux racines complexes conjuguées l'une de l'autre, r1=α+iβ et r2=α−iβ. On va écrire ces deux racines complexes conjuguées l'une de l'autre sous leur forme trigonométrique, à savoir r1=ρeiθ et r2=ρe−iθ. Dans ce cas on a (au choix) : un=ρn(K1cos(nθ)+K2sin(nθ))=ρnAcos(nθ−φ) où K1 et K2 sont deux constantes que l'on exprime en fonction de u0 et u1 et c'est la même chose pour les deux autres constantes A et φ. ■■■■■Suitesdenombrescomplexes On pose i tel que i2=−1. Soit zn=xn+iyn. La définition de la convergence de (zn) vers ℓ=a+ib est la même que pour les suites réelles mais il faut remplacer la valeur absolue par le module. La convergence de (zn) vers ℓ est équivalente à la fois à celle de (xn) vers a et celle de (yn) vers b. Les opérations algébriques sur les limites de suites convergentes sont les mêmes que dans le cas des suites réelles. Attention à bien se souvenir que le symbole ⩽ n'a pas de sens dans C. En effet, dans C l'ordre n'existe pas.
Signaler une erreur
Aide-nous à améliorer nos contenus en signalant les erreurs ou problèmes que tu penses avoir trouvés.
Connecte-toi ou crée un compte pour signaler une erreur.