Un exercice ou une démarche scientifique transversale est indispensable. Vous meilleurs atouts seront les initiatives, la rigueur, la patiences, accepter de se tromper et de recommencer.
Question 1
Soit t∈R+. Un tambour est constitué d'une membrane horizontale tendue et carrée de côté unité. Son bord est représenté par un carré fixe. On supposera que cette membrane est à chaque instant élastique, homogène et isotrope. Nous supposerons également que les déplacement verticaux engendrés font que cette membrane reste dans des états physiques qui conservent sont élasticité linéaire, son homogénéité et son isotropie. Cela induit, à chaque instant, des deˊformations lineˊaires de cette membrane. On suppose qu'à l'instant initial t=0 on déplace verticalement la membrane. On note par x et y, avec (x;y)∈[0;1]2, les coordonnées des points matériels (physiques) de cette membrane. On adopte la géométrie naturelle suivante :
L'amplitude de la déformation verticale initiale de cette membrane se modélise par l'expression f(x;y). La fonction f est dérivable au moins deux fois sur le domaine que défini la membrane. En outre, f et sa dérivée première, selon x et y, sont bornées sur ce même domaine. Puis, on relaˆche instantanément l'action mécanique à l'origine de cette déformation verticale. Typiquement, il peut s'agir d'une frappe de la paume d'une main humaine. On notera par z(x;y;t) la déformation verticale, par rapport au plan horizontal d'équilibre, se produisant au point de coordonnées (x;y) à l'instant t⩾0. Bien évidemment la déformation verticale est bornée (afin de s'assurer que la membrane ne soit pas détruite) de telle façon à pouvoir écrire que : ∀t∈R+,∀x∈[0;1],∀y∈[0;1],∣z(x;y;t)∣<K(K∈R+) Le fait de relâcher la membrane juste après la déformation initiale, d'amplitude f(x;y), implique que la vitesse verticale de la membrane est nulle à l'instant initial. Ceci implique la condition : v(x;y;t=0)=(∂t∂z(x;y;t))t=0=0 Et on a également la condition initiale suivante : ∀x∈[0;1],∀y∈[0;1],z(x;y;t=0)=f(x;y) Le fait d'avoir une membrane qui soit homogène et isotrope, caractéristiques auxquelles on adjoint la condition d'existence physique de la membrane, nous permet d'envisager une vitesse de propagation longitudinale que nous noterons c∈R+. Le fait que le bord de la membrane soit fixe (donc mécaniquement solidaire du socle rigide du tambour) implique les conditions mathématiques, dites de bord, suivante : ∀t∈R+,∀x∈[0;1],∀y∈[0;1],z(0;y;t)=z(1;y;t)=z(x;0;t)=z(x;1;t)=0 L'équation, aux dérivées partielles (EDP), qui gouverne les évolutions spatiales et temporelles des déformations verticales z(x;y;t) est : ∂t2∂2z(x;y;t)=c2Δz(x;y;t) Soit encore : ∂t2∂2z(x;y;t)=c2(∂x2∂2z(x;y;t)+∂y2∂2z(x;y;t)) Les conditions et hypothèses, fixant le cadre de ce travail, permettent d'envisager l'écriture d'une solution, mathématiquement et physiquement acceptable, de la forme (dénommée " aˋ variables seˊpareˊes ") suivante : z(x;y;t)=X(x)×Y(y)×T(t) Les termes X, Y et T désignent trois fonctions réelles continues sur les intervalles considérés.
Déterminer l'expression générale des déformations verticales z(x;y;t).
Correction
Posons : z(x;y;t)=X(x)×Y(y)×T(t) Ainsi : ∂t2∂2z(x;y;t)=∂t2∂2(X(x)×Y(y)×T(t))=X(x)×Y(y)×∂t2∂2T(t) Soit : ∂t2∂2z(x;y;t)=X(x)×Y(y)×dt2d2T(t)=X(x)×Y(y)×T′′(t) Donc : ∂t2∂2z(x;y;t)=T(t)z(x;y;t)×T′′(t) Ainsi : ∂t2∂2z=zTT′′ On a aussi : ∂x2∂2z(x;y;t)=∂x2∂2(X(x)×Y(y)×T(t))=Y(y)×T(t)×∂x2∂2X(x) Donc : ∂x2∂2z(x;y;t)=Y(y)×T(t)×dx2d2X(x)=X(x)z(x;y;t)×X′′(x) Ainsi : ∂x2∂2z=zXX′′ On a également : ∂y2∂2z(x;y;t)=∂y2∂2(X(x)×Y(y)×T(t))=X(x)×T(t)×∂y2∂2Y(y) Donc : ∂y2∂2z(x;y;t)=X(x)×T(t)×dy2d2Y(y)=Y(y)z(x;y;t)×Y′′(y) Ainsi : ∂y2∂2z=zYY′′ L'équation gouvernant les vibrations de la membrane devient : zTT′′=c2(zXX′′+zYY′′) Comme z ne peut être nulle partout et tout le temps, on peut simplifier par cette quantité, globalement non nulle. Donc : TT′′=c2(XX′′+YY′′) Enfin, on obtient : c2TT′′=XX′′+YY′′ Le terme de gauche à une variabilité temporelle alors que celui de droite une variabilité positionnelle. C'est pourquoi l'égalité que traduit cette équation ne peut être satisfaite que si chacun de ses membres de gauche et droit soit égal à une même constante réelle k. On a alors : ⎩⎨⎧c2TT′′XX′′+YY′′==kk Soit encore : ⎩⎨⎧TT′′XX′′+YY′′==c2kk Le terme c2k est une quantité réelle et la présence du carré de c2 nous suggère d'écrire k sous la forme k=±λ2 avec λ qui est un nombre réel positif, et de fait λ2⩾0. Donc : ⎩⎨⎧TT′′XX′′+YY′′==±(cλ)2±λ2 ∙ Si k>0 alors k=+λ2 et on a : TT′′=+(cλ)2⟺T′′−(cλ)2T=0 Donc, pour t⩾0, on a : T(t)=Acosh(cλt)+Bsinh(cλt)(A;B)∈R2 Cependant, lorsque t⟶+∞ les deux termes cosh(cλt) et sinh(cλt) se comportent (asymptotiquement) comme 2ecλt et fait divergent car c>0 et λ>0. La divergence implique que la condition : ∀t∈R+,∀x∈[0;1],∀y∈[0;1],∣z(x;y;t)∣<K(K∈R+) n'est pas satisfaite. Donc cette première situation k>0 n'est physiquement pas possible. ∙∙ Si k=0 alors λ2=0 et on a : TT′′=0⟹T′′=0 Donc, pour t⩾0, on a : T(t)=At+B(A;B)∈R2 Lorsque t⟶+∞ le terme At diverge. Cette divergence implique que la condition (1), à savoir ∀t∈R+,∀x∈[0;1],∀y∈[0;1],∣z(x;y;t)∣<K(K∈R+) n'est pas satisfaite. Donc on en déduit que A=0 et nous obtenons T(t)=B∈R. Ainsi, on trouve que : dtdT(t)=0⟹∂t∂z(x;y;t)=0 Dès lors les déplacements sont stationnaires. Ce qui signifie que la membrane du tambour ne bouge plus et qu'il n'y a plus de déplacement vertical dans le temps. Donc cette deuxième situation k=0 n'est physiquement pas possible. ∙∙∙ Si k<0 alors k=−λ2 et on a :} } TT′′=−(cλ)2⟺T′′+(cλ)2T=0 Donc, pour t⩾0, on a : T(t)=Acos(cλt)+Bsin(cλt)(A;B)∈R2 Exploitons maintenant la condition (2). On a : v(x;y;t=0)=(∂t∂z(x;y;t))t=0=0 Donc : ∂t∂z(x;y;t)=T(t)z(x;y;t)×T′(t) Ainsi : (∂t∂z(x;y;t))t=0=T(t=0)z(x;y;t=0)×T′(t=0)=T(t=0)f(x;y)×T′(t=0) On a alors : v(x;y;t=0)=0⟺(∂t∂z(x;y;t))t=0=0⟺T(t=0)f(x;y)×T′(t=0)=0 Comme f(x;y) n'est pas nulle (sinon cela signifie qu'il n'y a pas de déformation initialement) cela implique que T(t=0)=0 et T′(t=0)=0. Donc : T′(t)=−Acλsin(cλt)+Bcλcos(cλt)(A;B)∈R2 Ainsi : T′(t=0)=Bcλ(B∈R) Comme λ=0 alors la condition T′(t=0)=0 impose B=0. Et de fait : T(t)=Acos(cλt)(A∈R) Et on a T(t=0)=A ce qui implique que A∈R⋆. On a donc : XX′′+YY′′=−λ2 Soit : XX′′=−YY′′−λ2 Le terme de gauche à une variabilité horizontale alors que celui de droite une variabilité verticale. C'est pourquoi l'égalité que traduit cette équation ne peut être satisfaite que si chacun de ses membres de gauche et droit soit égal à une même constante réelle K. On a alors : ⎩⎨⎧XX′′−YY′′−λ2==KK Soit : ⎩⎨⎧XX′′YY′′+λ2==K−K Ce qui précède nous suggère d'écrire q sous la forme K=±μ2 avec μ qui est un nombre réel positif, et de fait μ2⩾0. Donc : ⎩⎨⎧XX′′YY′′+λ2==±μ2∓μ2 ∙ Si K>0 alors K=+μ2 et on a : XX′′=+μ2⟺X′′−μ2X=0 Donc, pour x∈[0;1], on a : X(x)=Acosh(μx)+Bsinh(μx)(A;B)∈R2 Par hypothèse, la dépendance horizontale doit être bornée. Ceci n'est pas possible avec les fonctions hyperboliques. Donc cette première situation K>0 n'est physiquement pas possible. ∙∙ Si K=0 alors ±μ2=0 et on a : XX′′=0⟹X′′=0 Donc, pour x∈[0;1], on a : X(x)=Ax+B(A;B)∈R2 Par hypothèse, la dépendance horizontale doit être bornée. Ceci n'est pas possible avec une fonction affine. Donc cette deuxième situation K=0 n'est physiquement pas possible. ∙∙∙ Si q<0 alors K=−μ2 et on a : XX′′=−μ2⟺X′′+μ2X=0 Donc, pour x∈[0;1], on a : X(x)=Acos(μx)+Bsin(μx)(A;B)∈R2 Par hypothèse, la dépendance horizontale doit être bornée. Ceci est possible avec les fonctions trigonométriques classiques. Ainsi on conserve la situation K<0 correspondante à K=−μ2. Ceci nous donne donc : YY′′+λ2=−(−μ2) Donc : YY′′+λ2=μ2 Soit encore : YY′′=μ2−λ2⟺Y′′=−(λ2−μ2)Y D'où : Y′′+(λ2−μ2)Y=0 Les solutions verticales Y recherchées sont bien connues. Les formes qui seront physiquement acceptables imposent, d'après ce qui précède, que λ2−μ2>0. On a donc la forme analytique suivante : Y(y)=Ccos(λ2−μ2y)+Dsin(λ2−μ2y)(C;D)∈R2 On en déduit donc que : z(x;y;t)=(Acos(μx)+Bsin(μx))×(Ccos(λ2−μ2y)+Dsin(λ2−μ2y))×Acos(cλt) Mais, par hypothèse, on sait que z(x=0;y;t)=0. Donc : 0=(Acos(0)+Bsin(0))×(Ccos(λ2−μ2y)+Dsin(λ2−μ2y))×Acos(cλt) Soit : 0=(A+0)×(Ccos(λ2−μ2y)+Dsin(λ2−μ2y))×Acos(cλt) Donc on en déduit que A=0. Ainsi : z(x;y;t)=Bsin(μx)×(Ccos(λ2−μ2y)+Dsin(λ2−μ2y))×Acos(cλt) Mais, par hypothèse, on sait que z(x;y=0;t)=0. Donc : 0=Bsin(μx)×(Ccos(λ2−μ20)+Dsin(λ2−μ20))×Acos(cλt) Soit : 0=Bsin(μx)×(Ccos(0)+Dsin(0))×Acos(cλt) Soit encore : 0=Bsin(μx)×(C+0)×Acos(cλt) Ceci impose d'avoir C=0. Ce qui nous permet d'écrire que : z(x;y;t)=Bsin(μx)×Dsin(λ2−μ2y)×Acos(cλt) En regroupant les constantes réelles, on obtient : z(x;y;t)=Asin(μx)×sin(λ2−μ2y)×cos(cλt)(A∈R) Puis, on a la condition z(x=1;y;t)=0. Donc : 0=Asin(μ)×sin(λ2−μ2y)×cos(cλt) Ce qui implique que : μ=mπ(m∈N) Puis, on a la condition z(x;y=1;t)=0. Donc : 0=Asin(mπx)×sin(λ2−μ2)×cos(cλt) Ce qui implique également que : λ2−μ2=nπ(n∈N) Ainsi, on en déduit que : λ2−μ2=n2π2⟺λ2−m2π2=n2π2⟺λ2=(n2+m2)π2 Soit (comme cosinus est pair, le signe n'est pas important) : λ=n2+m2π Ainsi, on obtient l'expression physique et mathématique des déformations transversales de la membrane suivante : z(x;y;t)=Asin(mπx)×sin(nπy)×cos(n2+m2πct)(A∈R) Le fait d'avoir une élasticité linéaire implique que que toutes combinaisons linéaires de termes de la forme précédente, solution de l'équation étudiée sous les hypothèses qui cadrent cette étude, est également une solution mathématique qui est physiquement acceptable. Donc, en sommant sur toutes les valeurs possibles des entiers m et k, on trouve que : z(x;y;t)=m=1∑+∞(n=1∑+∞Anmsin(mπx)×sin(nπy)×cos(n2+m2πct)) Avec Amn∈R. Puis, la condition ∀x∈[0;1],∀y∈[0;1],z(x;y;t=0)=f(x;y) nous donne, donc avec t=0 et cos(0)=1, la relation suivante : m=1∑+∞(n=1∑+∞Anmsin(mπx)×sin(nπy))=f(x;y) Soit : m=1∑+∞(n=1∑+∞Anmsin(nπy))sin(mπx)=f(x;y) Posons alors : Bm=n=1∑+∞Anmsin(nπy) D'où : m=1∑+∞Bmsin(mπx)=f(x;y) Il apparaît alors clairement un développement en série de Fourier sur une période de 1. De fait, on a immédiatement l'expression du coefficient Bm Bm=2∫01f(x;y)sin(mπx)dx Cette dernière relation montre que Bm est une fonction 1-périodique de la variable y. Donc, la relation Bm(y)=n=1∑+∞Anmsin(nπy) est un développement en série de Fourier dont les coefficients Anm sont donnés par l'expression suivante : Anm=2∫01Bm(y)sin(nπy)dy De fait, on en déduit que : Anm=2∫012∫01f(x;y)sin(mπx)dxsin(nπy)dy Soit : Anm=4∫01∫01f(x;y)sin(mπx)sin(nπy)dxdy
Finalement, la solution théorique globale est donnée par la formule suivante : z(x;y;t)=4m=1∑+∞(n=1∑+∞((∫01∫01f(x;y)sin(mπx)sin(nπy)dxdy)sin(mπx)×sin(nπy)×cos(n2+m2πct))) ↬Remarque : Les fréquences fm,n de vibrations de la membrane du tambour vont être déterminées par le terme en dépendance temporelle, à savoir cos(n2+m2πct). Si on note par ωm,n les pulsations associées à ces vibrations, on a alors : cos(cn2+m2t)=cos(ωm,nt) Donc : ωm,n=cπn2+m2 Ce qui nous donne : 2πfm,n=cπn2+m2 Ainsi, les fréquences fm,n de vibrations de la membrane du tambour sont données par l'expression : fm,n=2cn2+m2 Si on désigne par τ la tension linéique de la membrane et par σ la masse surfacique de cette même membrane, alors Avec la vitesse longitudinale c est donnée par la formule : c=στ D'un point de vue graphique, voici la représentation tridimensionnelle de la vibration n=2 et m=2 à un instant t fixé de la membrane carrée de ce tambour :
Signaler une erreur
Aide-nous à améliorer nos contenus en signalant les erreurs ou problèmes que tu penses avoir trouvés.
Connecte-toi ou crée un compte pour signaler une erreur.