Nous allons réaliser cette démonstration par récurrence.
Notons par
P(n) la propriété associée à la formule du binôme de
Newton pour un développement à la puissance
n∈N. Donc :
P(n):(a+b)n=k=0∑n(nk)akbn−k▶Etape1:L′initialisationSoit
n=0, vérifions si la propriété
P(0) est bien vérifiée. On a :
P(0):(a+b)0=k=0∑0(0k)akb0−kSoit :
P(0):1=(00)a0b0−0Soit encore :
P(0):1=1Ce qui est indéniablement vrai. Donc la propriété
P(0) est bien vérifiée.
▶▶Etape2:LatransmissionDans cette deuxième étape de la démonstration, nous allons supposer que la propriété
P(n) est vraie, et sous cette vérité, démontrer que la propriété
P(n+1) est également vraie. Autrement dit, nous allons démontrer que
P(n)⟹P(n+1).
Ainsi, supposons que nous ayons bien la relation
(a+b)n=k=0∑n(nk)akbn−k. Dans ce cas, déterminons l'expression de
P(n+1). On a :
(a+b)n+1=(a+b)(a+b)nComme la propriété
P(n) est supposée vraie, on a alors :
(a+b)n+1=(a+b)k=0∑n(nk)akbn−kEn développant :
(a+b)n+1=ak=0∑n(nk)akbn−k+bk=0∑n(nk)akbn−kDonc :
(a+b)n+1=k=0∑n(nk)aakbn−k+k=0∑n(nk)akbbn−kCe qui nous donne naturellement :
(a+b)n+1=k=0∑n(nk)ak+1bn−k+k=0∑n(nk)akbn−k+1Au sein de la première somme, on pose
i=k+1. Ainsi l'indice
i débute à
1 et se termine à
n+1. On trouve alors :
(a+b)n+1=i=1∑n+1(ni−1)ai−1+1bn−(i−1)+k=0∑n(nk)akbn−k+1Soit encore :
(a+b)n+1=i=1∑n+1(ni−1)aibn−i+1+k=0∑n(nk)akbn−k+1Toujours dans la première somme, l'indice de sommation
i est un indice, dit, discret. Cela signifie que s'il changeait de dénomination, c'est à dire substituer à
i une autre lettre, cela ne changerai en rien l'expression de cette première somme. Pour être plus en adéquation avec la seconde somme, et que l'expression devienne manipulable plus facilement, nous allons remplacer l'indice
i par
k. Ainsi, nous obtenons :
(a+b)n+1=k=1∑n+1(nk−1)akbn−k+1+k=0∑n(nk)akbn−k+1Afin que les deux sommes débutent à
i=1 et se terminent à
i=n, nous allons isoler le dernier terme de la première somme (celui d'indice
k=n+1), et le premier terme de la seconde somme (celui d'indice
k=0). Ainsi, on obtient :
(a+b)n+1=(nn+1−1)an+1bn−(n+1)+1+k=1∑n(nk−1)akbn−k+1+(n0)a0bn−0+1+k=1∑n(nk)akbn−k+1Ce qui nous donne :
(a+b)n+1=(nn)an+1b0+k=1∑n(nk−1)akbn−k+1+(n0)a0bn+1+k=1∑n(nk)akbn−k+1En factorisant les deux sommes on obtient :
(a+b)n+1=(nn)an+1b0+k=1∑n((nk−1)+(nk))akbn−k+1+(n0)a0bn+1Déterminons l'expression de
(nk−1)+(nk). On a :
(nk−1)+(nk)=(k−1)!(n−(k−1))!n!+k!(n−k)!n!D'où :
(nk−1)+(nk)=(k−1)!(n−k+1)!n!+k!(n−k)!n!Ou encore :
(nk−1)+(nk)=k(k−1)!(n−k+1)(n−k)!n!k+k!(n−k)!n!Donc :
(nk−1)+(nk)=k!(n−k+1)(n−k)!n!k+k!(n−k)!n!Par factorisation :
(nk−1)+(nk)=k!(n−k)!n!(n−k+1k+1) Ainsi, en réduisant au même dénominateur l'expression entre parenthèses, on obtient :
(nk−1)+(nk)=k!(n−k)!n!(n−k+1k+n−k+1) On a alors :
(nk−1)+(nk)=k!(n−k)!n!(n−k+1n+1)=k!×(n−k+1)×(n−k)!(n+1)×n!Ce qui nous donne :
(nk−1)+(nk)=k!×(n−k+1)!(n+1)!=k!×(n+1−k)!(n+1)!Finalement, on obtient :
(nk−1)+(nk)=(n+1k)Donc, en remplaçant ceci, on trouve que que :
(a+b)n+1=(nn)an+1b0+k=1∑n(n+1k)akbn−k+1+(n0)a0bn+1Ou encore :
(a+b)n+1=(nn)an+1b0+k=1∑n(n+1k)akbn+1−k+(n0)a0bn+1Cependant, on remarque que
(nn)=(n+1n+1)=1. Donc :
(a+b)n+1=(n+1n+1)an+1b0+k=1∑n(n+1k)akbn+1−k+(n0)a0bn+1Puis, on constate également que
(n0)=(n+10)=1, d'où :
(a+b)n+1=(n+1n+1)an+1b0+k=1∑n(n+1k)akbn+1−k+(n+10)a0bn+1On peut donc, maintenant, réunir ces trois termes dans la même somme. En effet, le premier terme est celui d'indice
k=n+1 et le troisième celui d'indice
k=0. Donc :
(a+b)n+1=k=1∑n+1(n+1k)akbn+1−kOn constate alors que la propriété
P(n+1) est donc bien vérifiée. On a donc bien démontré que
P(n)⟹P(n+1).
▶▶▶Etape3:LaconclusionEn vertu des axiomes de la récurrence, la propriété
P(n):(a+b)n=k=0∑n(nk)akbn−k est vraie pour tout entier naturel
n.
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