Soit a et b deux nombres réels tels que a<b. Soit f une fonction numérique réelle dérivable sur l'intervalle [a;b]. La fonction f est strictement positive sur l'intervalle [a;b]. La fonction dérivée f′ est continue sur l'intervalle [a;b]. On désigne par n un nombre entier naturel non nul.
Déterminer, si elle existe, la limite ℓ suivante : ℓ=n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n
Correction
Par hypothèse on sait que la fonction f est strictement positive sur l'intervalle [a;b]. On a alors : (f(x))n1=eln((f(x))n1) Soit encore : (f(x))n1=en1ln(f(x)) Or, pour tout nombre réel X on a le développement limité de l'exponentielle, à l'ordre deux, suivant : eX=1+X+21X2+R2(X)=1+X+21X2(1+X22R2(X))=1+X+21X2R2(X) Ceci en posant R2(X)=1+X22R2(X), et on a : X⟶0limX2R2(X)=0⟹X⟶0limR2(X)=1 Et de fait : ∣R2(X)∣⩽∣∣eX∣∣⩽e∣X∣ Ainsi, en posant X=n1ln(f(x)), on obtient : (f(x))n1=en1ln(f(x))=1+n1ln(f(x))+21(n1ln(f(x)))2R2(n1ln(f(x))) Soit encore : (f(x))n1=1+n1ln(f(x))+2n2(ln(f(x)))2R2(n1ln(f(x))) Ce qui nous permet d'écrire, par intégration, que : ∫ab(f(x))n1dx=∫ab1dx+n1∫abln(f(x))dx+2n21∫ab(ln(f(x)))2R2(n1ln(f(x)))dx Ce qui nous donne : ∫ab(f(x))n1dx=b−a+n1∫abln(f(x))dx+2n21∫ab(ln(f(x)))2R2(n1ln(f(x)))dx D'où : b−a1∫ab(f(x))n1dx=1+n(b−a)1∫abln(f(x))dx+2n2(b−a)1∫ab(ln(f(x)))2R2(n1ln(f(x)))dx Posons Q(x)=∫ab(ln(f(x)))2R2(n1ln(f(x)))dx. Dans ce cas, on a : b−a1∫ab(f(x))n1dx=1+n(b−a)1∫abln(f(x))dx+2n2(b−a)1Q(x) Avec : ∣Q(x)∣=∣∣∫ab(ln(f(x)))2R2(n1ln(f(x)))dx∣∣⩽∫ab∣∣(ln(f(x)))2R2(n1ln(f(x)))∣∣dx Soit encore : ∣Q(x)∣⩽∫ab∣ln(f(x))∣2∣∣R2(n1ln(f(x)))∣∣dx Et on a aussi : ∣∣R2(n1ln(f(x)))∣∣⩽e∣n1ln(f(x))∣⩽e∣ln(f(x))∣ Ce qui nous permet d'écrire que : ∣Q(x)∣⩽∫ab∣ln(f(x))∣2∣∣e∣ln(f(x))∣∣∣dx Donc, de manière identique : ∣Q(x)∣⩽∫ab∣ln(f(x))∣2e∣ln(f(x))∣dx La quantité intégrale ∫ab∣ln(f(x))∣2e∣ln(f(x))∣dx est un nombre réel, que nous allons noter I[a;b]. Ainsi, on a : (b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=(1+n(b−a)1∫abln(f(x))dx+2n2(b−a)1Q(x))n Et par passage à la limite, lorsque , on a : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=n⟶+∞lim(1+n(b−a)1∫abln(f(x))dx+2n2(b−a)1Q(x))n Ce qui nous donne : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=n⟶+∞lim(1+n1(b−a1∫abln(f(x))dx+2n(b−a)1Q(x)))n On constate que : n⟶+∞limn1(b−a1∫abln(f(x))dx+2n(b−a)1Q(x))=0 Et de fait : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=n⟶+∞lim(1+b−a1∫abln(f(x))dx+2n(b−a)1Q(x)) Avec la condition : n⟶+∞lim2n(b−a)1Q(x)⩽n⟶+∞lim∣∣2n(b−a)1Q(x)∣∣⩽n⟶+∞lim2n(b−a)1∣Q(x)∣⩽n⟶+∞lim2n(b−a)1I[a;b] Egalement : n⟶+∞lim2n(b−a)1Q(x)⩽2(b−a)I[a;b]n⟶+∞limn1 Donc : n⟶+∞lim2n(b−a)1Q(x)=0 Donc, on constate que l'expression n⟶+∞lim(1+b−a1∫abln(f(x))dx+2n(b−a)1Q(x)) s'identifie à un développement limité de eb−a1∫abln(f(x))dx. Donc, on obtient : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=eb−a1∫abln(f(x))dx Finalement : ℓ=eb−a1∫abln(f(x))dx=exp(b−a1∫abln(f(x))dx) Cette limite s'identifie à l'exponentielle de la valeur moyenne de la fonction x⟶ln(f(x)) sur l'intervalle d'intégration [a;b].
Question 2
Dans cette question, on pose f:x∈[1;2]⟶ex. Vérifier le résultat de la question précédente.
Correction
On a : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=n⟶+∞lim(2−11∫12(ex)n1dx)n=n⟶+∞lim(∫12enxdx)n Ce qui nous donne : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=n⟶+∞lim([nenx]12)n=n⟶+∞lim(n[enx]12)n Soit : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=n⟶+∞lim(n(en2−en1))n Cependant, on a : en2=1+n2+n22+o((n2)2) et aussi : en1=1+n1+2n21+o((n1)2) D'où : n(en2−en1)=n(1+n2+n22−1−n1−2n21+o((n1)2)) Soit : n(en2−en1)=n(n1+2n23+o((n1)2)) Soit encore : n(en2−en1)=1+2n3+o(n1) Donc : n(en2−en1)=1+n23+o(n1) Ainsi, on obtient donc : n⟶+∞lim(n(en2−en1))n=n⟶+∞lim⎝⎛1+n23+o(n1)⎠⎞n=e23 D'où : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=e23 Puis, on a : exp(b−a1∫abln(f(x))dx)=exp(2−11∫12ln(ex)dx)=exp(∫12xdx) Avec : ∫12xdx=[2x2]12=21[x2]12=21(22−12)=21(4−1)=21(3)=23 Ainsi on obtient : exp(b−a1∫abln(f(x))dx)=exp(23)=e23 On constate bien, sur cet exemple, que : n⟶+∞lim(b−a1∫ab(f(x))n1dx)n=exp(b−a1∫abln(f(x))dx)
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